
waterkin
nearly extinct, our humanities
recompose
into an ecology of wounds
and i try
wave after wave
using my fingertips
teeth already dead
i try to
chew the metaphor
peel the pearl
try once more,
stretched across
doorway
of traumatized sky
stitched up with stars
bathed
in luminous paranoia
of conscious flesh
bloody animal
strain of parasitic logic
drowning in the idea
that i will somehow survive this world
trapped in my thoracic cage
of sugar and serotonin
i inherit
constellations sketched
in riverbeds
mica of disrupted dreams
another species without light
i inherit
otherness of your language
on my skin
crumbs
of a terrestrial feast
jagged edge of animal kingdom
feral language bond
water flows
pores absorb the message
my strength erodes
heterogenous union
whose disaster
i call forth
i am mostly water
constantly agitated
boiling point
and sweating moon
venus in cancer
blood bled
i name future
what flows from my nerves
towards the heavens
river flowing upstream
i love when you return
asking me to follow you
into your failures, your losses
once your loam of collected memory
dissolves
you generate me anew
in ancient and polyamorous
filaments
i conjure geological emotions
to linger here
i want metaphors to taste as good
as bread soaked in milk
this keeps me alive
whole and in pieces
remain / remainder / remains
to revisit
what separates us
a warm outpouring of blades
ancestor of the sun
rare epiphanies
all birds study themselves
their exodus
drawn to sky origin
born there
as if the sky had one origin
and every poem
a thin layer of sediment
from world’s erosion
mixed with
last glows
and first fires
poured into a small bowl
i lap up
your molasses and sesame
precious scarcity
waterfalls and fountains
rituals transform
i carry
chlorophyll treasures
beneath the tile of my face
earlobes
two sunwarm peaches
still ripening
certain parts of me
graze peacefully forever
others destroyed
by the sun
i love each part differently
shades of blue and mauve
traveling
like sulphur and phosphorous
the voyage
colors stones
and bodies
some circles broken
others simply open
we walk
trails of feral joys
the forest encoded with souls
eaux apparentées
nos humanités sciemment défaites
se recomposent
en une écologie des blessures
et j’essaie
du bout des ongles
et avec les dents
où je suis déjà morte
en vagues successives
à gruger la métaphore
à peler la perle
et j’essaie encore
allongée
dans l’entrebâillement d’un ciel
traumatisé
et cousu d’etoiles
baginée
dans la lumineuse paranoïa
d’être chair pensante
animal en sang
et souche de logique parasitée
noyée dans l’idée
que je survivrai au monde
enfermée dans une cage thoracique
de sucre et de sérotonine
faire-avec
les constellations puisées
dans les lits de rivières
le mica des rêves éveillés
Une autre espèce sans lueur
faire-avec
l’autreté de ton langage
sur ma peau
comme les miettes
d’une nourriture terrestre
toucher à la fêlure des règnes
en relation féroce avec le langage
et l’eau qui s’en écoule
messagère bue par tous les pores
sentir l’érosion de mes forces
l’union hétérogène
dont j’appelle le désastre
je suis surtout de l’eau
mais plus encore le mouvement de l’eau
le point d’ébullition
et la lune sueur
vénus en cancer
et le sang saigné du moment
je nomme futur
ce qui tombe de mes nerfs
en direction du ciel
source à rebours
j’aime que tu reviennes
et m’invites à te suivre
dans tes manquements, tes disparitions
tes glaises de mémoire accumulée
puis dissoute
tu me générés à nouveau
en filaments
vieilles et polyamoureuses
j’imagine des emotions geologiques
pour persister parmi les choses
des métaphores qui seraient aussi bonnes
que du pain trempé dans le lait
pour me garder en vie
à la fois jointe et distincte
Du reste / du restant / des restes
chaude effusion de lames
pour revisiter
ce qui nous sépare
au sujet du soleil
précieuses élucidations
chaque oiseau a son ornithologue
et son anabase
pour revenir au centre du ciel
comme si iel en venait
comme si le ciel avait un centre
chaque poème
est une fine couche de poussière
laissée par l’érosion du monde
mélangée
aux dernières lueurs
et aux premiers feux
dans un petit bol
où je lappe
à ta mélasse et ton sésame
chérir dans la rareté
fontaines et chutes d’eau
les habits changeants
que je porte parfois
des trésors de chlorophylle
sous la dalle de mon front
mes lobes d’oreilles
des pêches chaudes et duveteuses
encores vivantes sur l’arbre
certaines parties de moi
paissent continuellement
et d’autres s’abolissent
au soleil
j’aime chaque chose différemment
comme la couleur bleue et la couleur mauve
je voyage
comme le soufre et le phosphore
et mes passages
colorent les pierres
et colorent les corps
certains cercles sont brisés
et d’autres simplement ouverts
ainsi promenons
nos joies férales
dans cette forêt codée d’âmes
my kind
i have a porous lineage
a milk shell
flooding skinflower
an ancestor
speaking sorrow into bones
making family
out of minerals, roots, and deep gashes
my kind are distant, and too close
when alone
they reverberate, regenerate
i inhabit the chronic pain
of a sprout born
from nothing
and sung until dawn
like the split-second you’re bitten
a tooth sunken
into the last safe place
patient thin eyelids
open from soil
caring for the unheard
waiting
for the vagus nerve of night
in a cavity of song
atrocious angels channeling
porcelaine meadows
a blue prayer
and her labored response
wind rushes border
birds
lighter than air
beetles
harder than stone
paper burns
eyelids thin
so i’ll go
auto-immune in the desert
drowsy, infected
first milk and clay bell
what can we do with all this lost time
except feed it to the birds
the only way i can stop writing
is to mark the moist air
hospitality of dead woods
voyage of voices atop synapses
then to silence
i am adopted
in the intergenerational
levity of morning
science of healing
recited on shores
my kind
my sister dressed in
molecular shimmers
cortisol of our long journey
a perfect drowning
to satisfy
the sea
euthanized in creek bed at night
i unravel the family of my body
kinship in a dream lung
nestled between asthma and alveolus
a wreath of smoldering queens
on my breast as i sleep
in a golden vein
ma sorte
ma filiation poreuse
ma carapace de lait
écluse à fleur de peau
j’ai une ancêtre
qui parle à la douleur dans mes os
j’ai une famille inventée
de minéraux, de racines et de coupures profondes
ma sorte est lointaine et si proche
laissée à elle-même
elle résonne et régénère
j’habite la douleur chronique
d’un bourgeon qui vient
rappelé du néant
et chanté jusqu’à l’aube
comme une morsure de l’instant précis
une dent fichée
dans le dernier endroit vivable
une patience de paupières minces
et de terre natale
pour continuer le soin de l’inouïe
et pour attendre
le nerf vague du soir
au creux d’une chanson
c’est une télépathie d’anges atroces
dans la porcelaine des champs
c’est une prière blue
et sa réponse ouvrière
alors que le vent souffle à la frontière
alors que des oiseaux
plus légers que l’air
et que des scarabées
plus durs que la pierre
alors que le papier brûle
et que les paupières s’amincissent
que je m’en vais
auto-immune dans le désert
et que infectée je m’endors
colostrum et cloche d’argile
que ferions-nous du temps qu’il nous manque
sinon le donner à manger aux oiseaux
pour cesser d’écrire éternellement
j’écris enfin l’humidité de l’air
l’hospitalité du bois mort
le voyage des voix de cimes en synapses
et de synapses en silence
je suis adoptéᐧe
dans la légèreté
intergénérationnelle du matin
cette science des soins
qui énumère sur les berges
cette sorte qui est la mienne
c’est ma soeur qui s’enveloppe
moléculaire pour briller
dans le cortisol de notre longue journée
une noyade idéale
pour alimenter
les mers
euthanasiée dans un ruisseau la nuit
je défais la famille de mon corps
une parenté dans le poumon du rêve
pour frayer entre l’asthme et l’alvéole
un fagot de tisons
sur la poitrine et je m’endors
dans un filon aurifère
toino dumas resides on the unceded territory of the Omàmìwininìwag/Algonquin nation; her tools include herbalism, poetry, and queer magic. They have published several books, but most of their work is silent, hovering between celebration and betrayal.
Arielle Burgdorf is a PhD student at UC Santa Cruz studying feminist and queer translation from Québec. They have work published in Tasteful Rude, Maximum Rocknroll, Crab Fat Magazine, and others. Their chapbook, I am an Unhappy Male Painter, is out on Greying Ghost Press.
Heather Hua, born in 1996, is a multidimensional artist in illustration, comics, and animation. Born in Zhejiang, China, and higher educated in the US, Hua is fluent in Chinese, English, and Japanese. She graduated from Fashion Institute of Technology in 2021 with an MFA in illustration and holds a BA in Economics from University of Illinois at Urbana-Champaign. Currently, she is based in Los Angeles and works as a freelance illustrator.